sam. 06 décembre 2025

Godson Kyeremeh : "Pas beaucoup de gens refuseraient la Ligue 1 !"

Partager :
Arrivé cet été de Ligue 2, Godson Kyeremeh (25 ans) découvre la Ligue 1 avec le HAC et s’y fait peu à peu sa place…

Godson, quel est ton ressenti sur tes débuts ? Tes débuts au HAC, tes débuts en Ligue 1…
C’est assez spécial, parce que c’est un championnat que je n’avais jamais connu. Il y avait un petit temps d'adaptation mais aujourd'hui ça le fait, donc, je suis content !

 

Quelles sont les différences entre les championnats de Ligue 2 et National, que tu as connus avant, et la Ligue 1 ?
Déjà, tactiquement, les équipes en face font moins d'erreurs. Et aussi techniquement, quand tu perds le ballon face à une équipe, tu ne le récupères pas tout de suite ! Tandis qu'en Ligue 2, souvent, les équipes en face jouent direct ou elles balancent, donc, tu as plus de chances de récupérer le ballon. En Ligue 1, tu cours un peu plus derrière le ballon !

 

A ton avis, que dois-tu améliorer dans ton jeu ?
Mon efficacité, et aussi ma dernière touche. Parfois, je me précipite ! Comme je vais vite, je veux tout faire vite et je rate parfois ma prise de balle, parce que je suis en pleine vitesse et je suis déjà en train de faire ce que je pense faire après !

 

Collectivement, que penses-tu de ton équipe ?
Il y avait des joueurs contre qui j'avais déjà joué, donc je connaissais déjà un peu leur niveau, et jouer avec eux est un plaisir ! Je sais qu’ils ont l’expérience de la Ligue 1, et être avec eux au quotidien fait progresser. Donc, oui, je suis content !

 

Qui est ton meilleur pote dans le vestiaire ?
Je traîne un peu avec tout le monde ! C’est ça qui est bien, tu peux rester avec tout le monde, ça ne va pas changer !

 

Comment se sont noués les contacts avec le HAC ?
Vers la fin de saison déjà mon agent m'en avait parlé, il avait eu une discussion avec Mathieu Bodmer. Mais je pensais que ça n’allait jamais se faire, je me suis juste dit ok, je finissais ma saison au SM Caen, c'était assez compliqué donc je ne pensais pas du tout à après. Ensuite, peut-être deux semaines après la fin de saison, Mathieu m'a appelé avec mon agent, on a fait un petit call vidéo,  j'ai parlé aussi avec le coach, ça s'est bien passé, et le projet m'a plu. Après jouer en Ligue 1, c'est une chance, je pense que pas beaucoup de gens refuseraient la Ligue 1 ! Donc voilà, ça s’est fait comme ça.

 

On t’a chambré en tant qu’ancien Caennais ?
Un petit peu, mais c’était normal, je m’y attendais ! Ici, c'était plus enfantin, c'était plus pour rigoler.

 

Quand tu étais petit, comment viens-tu au foot?
J’ai commencé à 5 ans. Mes deux grands frères jouaient au foot. Il y en a un qui s’est blessé très tôt, l’autre qui a arrêté très tôt parce qu’il avait un choix à faire entre les études et le foot. Mon petit frère aussi faisait du foot mais a arrêté à cause d’un souci au genou. Là où j’habitais, à Melun, il y avait un car qui passait dans chaque quartier pour nous emmener.

 

Tu démarres donc à Melun, puis tu rejoins Fontainebleau, où tu es repéré par Caen…
Au début, c’était une simple détection, Caen était partenaire avec Fontainebleau. Un coach de Fontainebleau m’a appelé pour me dire qu’il y avait une détection pour les 99 et 98 (NDLR : Godson est né en 2000). J’ai fait la détection avec eux, ça s’est très bien passé. Donc, le recruteur s’est dit que, comme j’étais plus jeune et que ça se passait bien, pourquoi ne pas me faire venir aux tests ! J’y suis venu, ça s’est très bien passé aussi, et on a décidé de me faire signer directement, de ne pas attendre la fin de saison. J’ai fait les tests en septembre, je suis entré au club en octobre. J’ai fait toutes mes classes à Caen.

 

Tu signes pro en janvier 2019 et, deux ans plus tard, tu es prêté à Annecy, en National, durant un an et demi. Et Annecy monte en Ligue 2, et toi, tu es élu Révélation de National !
C’était une saison bien remplie ! C'était assez bien, franchement j'avais un coach qui me faisait confiance, qui me faisait beaucoup jouer, qui me donnait beaucoup de conseils. Donc, c'était agréable de passer du temps là-bas. Ça s'est bien passé, donc je suis content. Et aujourd'hui je suis fier d'être passé là-bas.

Justement, dans ton parcours de footballeur jusqu'à maintenant, est-ce qu'il y a des gens qui ont plus compté que d'autres ?
Il y a toujours des personnes qui sont un peu plus là, qui nous ont un peu plus poussés. J’ai eu des coaches aussi que j’ai beaucoup appréciés. En vrai, il y a un peu tout le monde, mais certains, c’est un peu plus… Je dirais le coach Guyot m’a vraiment poussé. Tous les coaches m’ont aidé mais après, c’est vrai que j’ai eu plus d’affinités avec Laurent Guyot. C’était vraiment top ! En pros, j’ai eu aussi des coaches qui m’ont bien aidé, Seube était vraiment top. Souvent, les coaches qui ont été pros ont une meilleure vision, ils savent comment ça se passe, ce dont les joueurs ont besoin.

 

Quand tu étais petit, avais-tu des idoles dans le foot ?
Oui ! Forcément, Messi ! Il y a eu Neymar, il y a eu Dembele. C’est surtout ces trois-là qui m’ont fait aimer le foot.

 

Arrivé à 25 ans, maintenant, tu as peut-être plus des modèles…
En fait, tu regardes un peu les joueurs qui sont au top à ton poste, la façon dont ils jouent. Donc, on prend les choses et on essaie de s'en inspirer pour pouvoir essayer de reproduire, parce que s'ils sont à ce niveau-là, c'est que ça fonctionne. Donc on essaie de s'inspirer des meilleurs.

 

Justement, regardes-tu beaucoup de foot ?
Oui, j’en regarde beaucoup. J’aime trop !

 

Tu regardes d’autres sports aussi ?
Non, pas spécialement. Que du foot !

Quand tu es petit, les gens, souvent, n'y croient pas !

Si tu n’avais pas été footballeur, tu te serais vu faire quoi ?
Franchement, on peut demander à ma mère, depuis petit, je disais que c’était le foot ou rien ! Je ne voyais pas autre chose. Quand on remplissait des petites fiches à l'école, je mettais un métier au hasard, parce qu’on nous disait de ne pas mettre le football. Quand tu es petit, les gens, souvent, n’y croient pas ! Mais quand tu as une idée dans la tête, tu la gardes jusqu’à la fin. Tant que tu n’as pas réussi, tu ne te l’enlèves pas !

 

Tu étais comment, à l’école ?
J’étais un bon élève. J’ai eu mes diplômes, mon brevet, le bac STMG.

 

As-tu une routine avant et après les matches ?
Après les matches, quand c’est ici, je rentre chez moi, je mange, et je me mets devant le match du soir. Avant les matches, quand je suis au vestiaire, j’ai besoin d’avoir ma petite musique dans mes écouteurs, j'ai besoin de passer un moment seul, en fait, à écouter ma musique.

 

Qu’écoutes-tu ?
Un peu de tout, du rap… Oui, surtout du rap en fait ! En ce moment, c’est plus du Tiakola, du Leto aussi.

 

Et en dehors de ça, quand tu rentres chez toi, que fais-tu ?
Je regarde des séries, des films… Je joue à la console avec mes amis, parfois je traîne aussi un peu avec eux quand ils viennent, ma famille aussi vient me voir… J’essaie de ne pas trop penser non plus qu’au foot.

 

Il faut se changer les idées… On l’a vu récemment avec le joueur du Barça, Araujo…
Ce n’est pas toujours facile ! Les gens ne le voient pas, ils se disent qu’on gagne des millions… Déjà, ce n’est pas tout le monde qui gagne des millions ! Ce n’est pas parce qu’on fait du foot que, mentalement, c’est toujours facile.

 

Ressens-tu cette pression ?
En fait, maintenant, je pense que je me suis habitué, je ne fais même plus attention. Il y a juste certaines choses qu’on ne peut pas faire. Quand on sort, on a une image, on a une étiquette, donc on essaie de faire attention, mais en fait, on s’est tellement habitué à ça que c’est devenu naturel. Ce n’est même plus quelque chose qui gêne.

 

La ville du Havre, tu en penses quoi ?
Avant que je vienne au Havre, on m’avait dit que c'était une catastrophe ! Mais franchement, ça va !


Propos recueillis par Olivia Detivelle

Photos : Emmanuel Lelaidier

home icon Installez notre application pour un accès rapide !